
« Je suis fière d’apporter ma pierre à l’édifice »
Depuis septembre 2024, Julie Bonneville travaille à mettre de l’huile dans les rouages pour que l’organisation des campus de l’Institut Louis Germain soit à la hauteur de la promesse faite aux élèves. Dans les salles de classe comme dans les coulisses, la rigueur paie.
Pouvez-vous nous dire deux mots sur votre parcours ?
Je suis la fille de deux immigrés portugais en France. C’était vraiment important pour eux que ma sœur et moi fassions des études. Ils m’ont toujours accompagnée. Les parents sont très importants dans l’équation.
J'ai eu la chance de pouvoir suivre des études supérieures, mais, étant petite, j'ai vite compris que ça allait me demander un peu plus d'efforts parce que, même si j'étais dans un cadre familial très structuré, très aimant, il fallait que j’en fasse plus, que je lise plus, que j’apprenne plus de vocabulaire pour m’adapter à des situations et des contextes sociaux différents. Quand Julien Puel m’a parlé de la mission de l’Institut Louis Germain, ça a forcément résonné.
Ensuite, j’ai fait des études de commerce et travaillé vingt ans dans le secteur privé avec un dernier poste de responsable de l’administration des ventes pour un groupe danois qui vend du prêt-à-porter, et un rôle de coordination et de management.
Quel est votre rapport à l’école ?
Pour moi, l’école a été une opportunité d’apprendre. J’ai toujours été scolaire donc j’ai beaucoup aimé l’école. J’ai toujours beaucoup aimé lire. Je n’étais pas dans une famille où les gens avaient fait des études, mais grâce à l’école, j’ai pu faire ce que je voulais. C’est ce qui m’a permis de me construire intellectuellement en ayant accès à des choses auxquelles je n’avais pas accès à la maison : les livres, la culture.
En tant qu’enfant issu de l’immigration, je pense qu’il est important de comprendre rapidement que l’on doit s’adapter à tous les environnements sociaux. Nous ne parlons pas à nos professeurs de la même manière qu’à nos parents, par exemple. En tant que parents aujourd’hui, mon mari et moi avons des attentes quant à l’implication et le travail que nos enfants fournissent à l’école. Nous souhaitons leur transmettre ces valeurs et leur faire comprendre que l’éducation académique est essentielle à leur développement futur.
Quand et comment avez-vous entendu parler de l’Institut Louis Germain ?
J’ai été mise en relation par un collègue de mon mari qui est un ami de longue date de Julien Puel. C’est comme cela que j’ai découvert l’action de l’Institut Louis Germain. Par mon passé, ça avait du sens, et la mission me semblait très intéressante : apporter mon expertise et soutenir Julien Puel dans l’organisation des campus. Je me sens utile et c’est très gratifiant.
Pourquoi avez-vous fait le choix de rejoindre le tutorat d’excellence ?
J’aime les défis et, même si je n’avais jamais travaillé en tant que coordinatrice de campus, j’avais la conviction que je pouvais apporter quelque chose.
Qu’est-ce qui vous marque particulièrement dans son action ?
C’est bien sûr l’opportunité qui est donnée à ces élèves de pouvoir accéder au savoir, aux livres, à la culture, des éléments qu’ils ne trouvent pas nécessairement dans leur vie de tous les jours ou à la maison.
Je suis persuadée de l’utilité de l’action de l’Institut Louis Germain parce que j’aurais moi-même aimé pouvoir y avoir accès plus jeune. Je le dis sans arrêt à mes enfants : « Vous avez beau avoir toutes les connaissances, si vous ne savez pas vous adapter au milieu et aux personnes à qui vous vous adressez, alors vous ne pourrez pas progresser. » Je pense que l’Institut Louis Germain fait comprendre cela à ses élèves.
Depuis combien de temps êtes-vous engagée auprès de l’Institut Louis Germain ? Quelles sont vos missions ?
J’ai commencé à travailler avec Julien Puel en septembre 2024. Je suis assez directe et rigoureuse, ce qui colle bien au fonctionnement de l’Institut Louis Germain et de son fondateur.
Après validation de Julien, je m’occupe de traiter les nouvelles inscriptions : je crée le profil de l’élève sur notre logiciel de suivi, je renseigne ses informations, je l’inscris dans une classe pour laquelle on aura préalablement affecté deux professeurs.
Je m’occupe aussi de la communication avec les familles ainsi que de la partie logistique : réservation des navettes et du personnel qui accompagne les élèves jusqu’au lieu du campus et qui reste sur place toute la journée pour veiller à ce que tout se passe bien lors des pauses, communication avec les mairies pour les horaires et les points de rendez-vous…
Il y a également la gestion des professeurs : je vérifie qui sera là, qui il faudra remplacer, je planifie leurs cours. Je m’occupe également de la commande des livres, car les professeurs en Humanités étudient une œuvre lors de chaque campus et l’Institut Louis Germain offre aux élèves un classique en plus pour leur bibliothèque personnelle. Il y a un travail de coordination avec la librairie pour que ce soit fluide au niveau de la livraison qui doit avoir lieu impérativement le matin du premier jour de chaque campus. Je m’occupe également de la planification des conférences culturelles auxquelles assistent les élèves.
Quels sont les principaux défis à relever pour que l’organisation des campus soit un succès ?
Nous nous efforçons par un suivi rigoureux de faire en sorte que tout soit prêt le jour J mais il y a parfois des aléas qu’il faut être capable de gérer. Le premier jour du campus, les premiers bus partent à 7h30 le matin : mon téléphone, comme celui de M. Puel, est allumé. Il faut être capable de réagir immédiatement.
J’ai pris la machine en route. Julien Puel avait déjà mis en place beaucoup de choses, j’ai donc pu prendre mes marques assez rapidement.
Même s’il y a des aléas, c’est un système que nous pourrons dupliquer à l’avenir, forts de l’expérience acquise et des ajustements déjà mis en place.
Comment interagissez-vous avec les différentes parties-prenantes de l’Institut Louis Germain ?
La communication est agréable avec les professeurs. Je dois, par exemple, m’assurer que les appels sont bien faits en classe. Même chose avec les chefs d’établissement que je contacte par email pour les donner les informations des campus : calendrier, nombre d’élèves attendus, liste des élèves… Julien reste leur interlocuteur privilégié, je leur transmets des informations « pratiques ».
Ces trois dernières années, l’Institut Louis Germain s’est implanté en Île-de-France. Pouvez-vous nous parler de cette dynamique et selon vous sur quoi repose-t-elle ?
Mon arrivée est assez récente, donc c’est un peu difficile pour moi de répondre à cette question. Cela dit, en avril dernier, nous avons ouvert une antenne à Nanterre. Ça faisait partie de nos objectifs donc c’est une bonne chose que cela se concrétise.
L’organisation est bien structurée : grâce à l’expérience acquise, je pense que l’Institut Louis Germain est capable de reproduire son organisation pour un nouveau campus, même dans un délai restreint.
Dans le cas de Nanterre, nous avons eu la confirmation en mars, le campus a eu lieu en avril : en à peine un mois, nous avons eu près de 80 inscriptions, ce qui nous a permis d’ouvrir quatre classes (6ème, 5ème, 4ème et 3ème) et de recruter autant de professeurs.
Quid de Marseille ?
J’y interviendrai à la rentrée prochaine, mais l’Institut Louis Germain est établi à Marseille depuis longtemps. L’équipe des professeurs est solide. En termes organisationnels, je ne vois pas de grosse différence par rapport à la région parisienne.
Vous étiez aux dernières Rencontres de l’Excellence, qui se sont tenues à Paris, le 23 juin dernier. Que retenez-vous de cette soirée ?
Beaucoup d’émotion de voir les élèves témoigner. Je les ai trouvés très impressionnants. Je ne les connaissais pas quand ils ont intégré l’Institut Louis Germain, mais je pense que Julien Puel et leurs professeurs doivent mesurer le chemin qu’ils ont parcouru. Moina, Fayma, Salah... La manière dont ils se sont exprimés était très touchante. J’ai été émue de leurs témoignages et je suis fière d’apporter ma pierre à l’édifice.
L’Institut Louis Germain en un mot ?
Excellence.