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Entrée des élèves Institut Louis Germain
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« L’Institut Louis Germain a tout changé pour mes enfants »

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Du 28 au 31 octobre dernier, le collège Germaine Tillion a accueilli les élèves marseillais de l’Institut Louis Germain. C’était une première et nous y étions. 

Jeudi 30 octobre. Il est 8h. Le soleil du matin fait ses premières trouées dans le ciel nuageux. Devant le collège Germaine Tillion, aux confins de Marseille, un enfant de douze ans patiente seul. Son père vient de le déposer. Ils se sont levés à 6h30 puis ils ont pris le métro à Belle de Mai jusqu’à la station La Fourragère. « Je suis en 5ème, à l’Institut Louis Germain depuis la 6ème, et je rêve de devenir ingénieur », confie Youssef. Quand il ne sacrifie pas une partie de ses vacances pour assister aux campus de l’Institut Louis Germain, il suit une scolarité sans vagues au collège Joséphine Baker, l’un des 23 établissements REP+ de la ville. Le chemin est long pour parvenir à son but, mais il a le sentiment d’être sur la bonne voie. 

Des petits groupes arrivent au compte-goutte. Il y a souvent un adulte pour plusieurs adolescents. Mokhtaria vient du quartier de Consolat, dans le XVe arrondissement. Son fils est en 6ème, sa fille en 4ème. À la fin de la journée, elle repartira avec le fils du voisin, car son père sera encore au travail. Ce matin, elle s’est levée à l’aube pour préparer le petit-déjeuner et le déjeuner des enfants. Puis elle a pris le bus et le métro pour arriver une bonne demi-heure avant l’ouverture des portes. Ses deux enfants veulent faire des sciences. « Je leur ai peut-être transmis ça. J’étais scientifique en Algérie », sourit-elle. Depuis que ses enfants ont intégré le tutorat d’excellence, il lui arrive d’espacer la fréquence de ses retours au pays pour qu’ils ne manquent aucun des cours de l’Institut Louis Germain. Le jeu en vaut la chandelle : 

L’Institut Louis Germain a tout changé pour mes enfants. Leur niveau en français et en mathématiques a augmenté. J’en ai parlé à tous mes voisins et amis autour de moi.

Campus de Marseille

 

À quelques mètres de là, un père de famille interpelle M. Puel, le fondateur de l’Institut Louis Germain : « Ils ont de la chance de vous avoir. Vous leur donnez des méthodes de travail. »

8h45. Près de trois-cents élèves pénètrent au sein du collège Germaine Tillion. C’est la première fois que l’établissement marseillais accueille un campus de l’Institut Louis Germain. Le cadre est propice à l’émancipation de tous ces adolescents. L’air est frais. Le soleil a chassé les derniers nuages et darde désormais ses rayons. Un cyprès, encadré de deux lauriers, allonge son ombre dans la cour de récréation. Au fond, le Mont Puget invite les élèves à viser haut. En pleine période de vacances scolaires, alors qu’ils pourraient prolonger leur séjour dans les bras de Morphée, ils semblent aux anges. On se retrouve. On se salue. On prend des nouvelles de la famille, mais aussi des amis qui n’ont pas eu ou voulu saisir cette chance.

Campus de Marseille

 

Sacha Caillaud, le superviseur du campus, sonne le rassemblement pour glisser quelques mots de bienvenue : « Bravo d’être là. C’est l’avant-dernier jour du campus et je compte sur vous pour montrer le plus beau visage de Marseille. Même si les Parisiens ont gagné la coupe, on reste à jamais les premiers. » Les élèves approuvent avant de rejoindre leurs salles de classe. « On est très bien dans ce nouveau collège. Les professeurs travaillent dans d’excellentes conditions et les élèves découvrent un autre environnement, bien différent des établissements REP et REP+ où ils suivent leur scolarité. Hier, on a ouvert la cantine et ils ont été impeccables », se félicite le superviseur. Hasard ou coïncidence, tous les élèves inscrits sont bien présents.

Pendant la récréation, Adam, douze ans, grosses lunettes sur yeux vifs, s’avance d’un pas décidé vers nous. Il veut témoigner. C’est son sixième campus. Sa tante, assistante d’éducation dans un établissement des quartiers Nord de Marseille, lui a parlé du dispositif. Il a immédiatement rédigé une lettre de motivation. Et il a été pris. 

Je suis là pour m’instruire. En maths, on étudie les abscisses et les ordonnées alors qu’au collège, on n’en est pas encore là. En français, on fait plus de grammaire et d’orthographe.

Ce matin, il est venu en voiture avec son père. Il adore ça, les voitures : « Mon père louait souvent des voitures pour ses déplacements et j’ai commencé à m’intéresser aux différents modèles, moteurs et pots d’échappement. Je voudrais devenir ingénieur automobile et je me dis que les campus peuvent m’aider pour ma future orientation. »

Campus de Marseille

 

Un peu avant que la sonnerie ne retentisse, les élèves posent pour une photo de groupe. Ils sont si nombreux que le photographe doit grimper à l’étage pour que tout ce petit monde tienne dans le cadre. Vus d’en haut, les élèves, les professeurs et les surveillants forment une masse impressionnante, une gigantesque famille qui croit au mérite républicain à l’école, à la réussite, fruit du travail et de l’exigence. Quelles pensées traversent l’esprit du photographe au moment d’appuyer sur la détente ? Songe-t-il à ces mots d’Albert Camus dans Noces ? « Qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ? » Les élèves sont pleinement là se donnent les moyens de leurs ambitions, conscients que leurs succès futurs dépendent uniquement de leur persévérance, de leur volonté et d’un engagement sans faille dans leur scolarité. 

La sonnerie retentit. C’est l’heure du déjeuner. Cet après-midi, ceux qui étaient en cours d’Humanités iront goûter aux charmes des Sciences, et vice-versa. « Rien que le nom ‘parcours d’excellence’, ça leur donne confiance en eux », lance Sacha Caillaud. La pause touche à sa fin. Les sandwichs ont disparu et le sol de la cour est aussi propre qu’avant l’arrivée des élèves. Un retardataire observe son reflet dans une flaque d’eau. Peut-être songe-t-il aux pages qu’il a lues ce matin, lors des quinze premières minutes de cours. Soudain, il semble émerger de sa torpeur. Il secoue la tête, jette un œil sur sa montre et quitte la scène d’un pas athlétique. 

Philippe Maïsetti est déjà en place, salle André Gide, pour accueillir la jeunesse. Ce matin, il a étudié Trois discours sur la condition des grands avec les élèves de Terminale. C’est un petit texte dans lequel Blaise Pascal explique qu’être roi ou paysan n’est que le fruit du hasard. 

Campus de Marseille

 

Ça ne dit rien des qualités de chacun donc on ne peut pas s’enorgueillir d’être roi. Ce qui amène Pascal à faire la différence entre la grandeur d’établissement et la grandeur naturelle.

De quoi susciter des débats intenses. « Ils se positionnent sur ce que c’est que le mérite, l’effort, la citoyenneté, correspondre aux normes ou avoir une indépendance d’esprit », détaille le professeur en Humanités qui, depuis six ans, fait le déplacement depuis Nantes à chaque période de vacances scolaires pour apporter sa pierre à l’édifice du tutorat d’excellence.

Campus de Marseille

 

Dans l’amphithéâtre, M. Puel présente un nouveau dispositif aux élèves de 1ère et de Terminale : « la prépa aux classes prépas ». À la clé : deux heures de cours en ligne avec des professeurs de l’Institut Louis Germain (Humanités et Sciences), toutes les semaines, entre janvier et juin 2026 pour préparer les élèves qui veulent intégrer une classe préparatoire. Les élèves les plus méritants de ce dispositif auront en outre la possibilité, en classe de Terminale, de postuler à l’obtention d’une bourse qui financera une partie de leur entrée dans les études supérieures. 

Rodrigue Coutouly est arrivé pendant l’exposé. Le Président de l’association passe dans les classes, salue ses anciens élèves, et demande à chacun de participer à un sondage qui permettra de mesurer l’impact positif du tutorat d’excellence sur les parcours des uns et des autres. 

Campus de Marseille

 

Après avoir officié de nombreuses années comme enseignant et chef d’établissement dans les quartiers Nord de Marseille, il mène désormais un travail de fond pour convaincre ses anciens collègues du bien-fondé de l’action de l’Institut Louis Germain. 

Il faut leur faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’élitisme mais d’excellence. Il y a d’excellents élèves en REP et REP +. Ils reçoivent les félicitations chaque trimestre, mais quand ils arrivent en classe préparatoire ou en première année de médecine, ils ont accumulé beaucoup de retard par rapport aux élèves de lycées plus favorisés. Ça va plus vite, c’est plus intense.

La journée touche à sa fin. Devant la grille, quelques parents bavardent en attendant leurs enfants. Les élèves rangent livres et cahiers, saluent leur professeur et se dirigent vers la sortie. Dans les couloirs, ils échangent quelques phrases : une blague, un mot d’encouragement, de grandes espérances. 

Ils reviendront demain mais aussi aux vacances de Noël, d’hiver et de Pâques. Ils ont compris que le succès et la réussite « sont à ce prix ».