
« J’ai toujours voulu que mes enfants aient le choix »
Fayad, Fayma et Faysa, les trois enfants d’Aïmana Youssouf ont suivi ou suivent actuellement le tutorat d’excellence. Une jolie performance qui est aussi la récompense d’un travail de fond. Entretien avec une mère comblée.
Vous étiez à la 5ème édition des Rencontres de l’Excellence. Que retenez-vous de cette soirée ?
C’était très convivial. On avait assisté aux Rencontres de l’Excellence de Marseille mais là on sent que l’Institut Louis Germain grandit et évolue. C’était un très bel endroit, à Paris, avec des invités importants.
Fayma était très contente de pouvoir vivre cette expérience. Elle a fait un petit discours. Elle avait écrit quelque chose mais elle ne l’a pas utilisé. Elle a été naturelle. Elle s’est sentie mise en avant, à l’aise au milieu des invités, des gens du monde de l’éducation et des personnes qui soutiennent l’Institut Louis Germain. Et puis elle était ravie de son nouveau rôle d’ambassadrice parce qu’elle ne voulait pas vraiment quitter le cocon de l’Institut Louis Germain. C’est une manière de continuer avec vous.
Vos trois enfants suivent ou ont suivi les campus de l’Institut Louis Germain. Comment avez-vous découvert l’action du tutorat d’excellence ?
C’était au collège Jean-Claude Izzo où Fayad, mon aîné, avait été remarqué parce que c’était un des meilleurs élèves de sa classe. Ses professeurs lui avaient proposé de participer aux campus. Ils nous avaient présenté l’Institut Louis Germain en insistant sur le profil des élèves retenus : ils devaient être capables de suivre le cursus sans abandonner, être des élèves volontaires, prêts à sacrifier une semaine de vacances. Fayad a écrit une lettre de motivation et il a été accepté.
Pourquoi avez-vous fait le choix de les inscrire ?
C’est le projet éducatif, qui est différent.
J’ai toujours voulu que mes enfants aient le choix et soient polyvalents. Je leur ai toujours dit que pour réussir, il faut savoir faire beaucoup de choses pour avoir le choix.
Je n’étais pas inquiète pour eux parce qu’ils ont toujours aimé aller à l’école, mais j’ai vite compris qu’avec les campus, l’Institut Louis Germain allait leur proposer un cadre scolaire différent de leur routine. C’est un autre monde. Ils sont accompagnés. Il y a un côté familial. Pendant les vacances, je leur achetais des passeports… mais j’ai trouvé psychologiquement très positif qu’ils reprennent une semaine avant la rentrée.
Pendant toutes ces années, vos enfants ont grandi et l’Institut Louis Germain aussi. Que pensez-vous du chemin parcouru ?
Je me souviens d’un jour où Fayma est revenue du campus avec un sac, des cahiers, des stylos Institut Louis Germain. D’ailleurs, elle utilise encore son sac pour faire la pub. Pour elle, c’est une fierté !
L’organisation a changé. Au début, c’était des tout petits effectifs. Maintenant, ils sont beaucoup plus. On sent que l’Institut Louis Germain progresse.
Est-ce une fierté que vos trois enfants aient intégré le tutorat d’excellence, et pour deux d’entre eux, soient allés au bout ?
Je me sens très fière. Je vois la différence entre avant et maintenant. Je sais que M. Puel connaît mes enfants. Il sait que je suis la mère de Fayad, de Fayma… C’est important pour les parents.
J’ai écrit une petite pancarte sur la porte de chez nous : « Impossible » et j’ai barré le « Im ». Il faut toujours te dire que tout est possible.
Je leur répète souvent qu’ensemble on peut aller loin. Donc oui, beaucoup de fierté.
Pouvez-vous nous parler de Fayad ? Où en est-il dans ses études ? Quels sont ses projets ?
Il vient de faire sa soutenance de deuxième année de BUT Génie électrique et informatique industrielle, à Aix-Marseille-Université, et il est actuellement en stage chez un spécialiste de l’informatique des réseaux financiers. C’est le domaine dans lequel il veut se spécialiser et travailler.
En quoi sa participation à l’Institut Louis Germain a-t-elle influencé l’inscription de sa sœur ?
Dès la 5ème, Fayad en parlait à la maison. En plus, même s’il est très intelligent, il avait besoin d’un cadre pour avancer, de gens autour de lui pour lui dire : « Tu peux le faire ». Donc, Fayma avait hâte de le rejoindre et Faysa aussi. D’ailleurs, quand son frère et sa sœur étaient à l’Institut Louis Germain, j’ai dû l’inscrire au théâtre puis à la musique pour la distraire et la faire patienter.
Je me souviens : le premier de jour de Fayma à l’Institut Louis Germain, Fayad lui a dit : « À l’Institut Louis Germain, il faut savoir se distinguer des autres sans se faire remarquer. » Il voulait lui dire que même si tu es intelligent, il faut travailler en classe et attendre que ce soit l’enseignant qui reconnaisse tes qualités. Ça l’avait marquée.
Pouvez-vous nous raconter le parcours de Fayma ? Que va-t-elle faire l’année prochaine ? Quels sont ses projets ?
Elle vient d’avoir le Bac avec mention TB et l’année prochaine, elle est inscrite en première année de prépa scientifique au lycée Thiers de Marseille.
Elle connaît bien. Elle a intégré ce lycée en 2nde et elle a eu les félicitations à tous les trimestres. Depuis qu’elle est toute petite, elle veut devenir professeur. Je me souviens que quand elle a eu six ans, elle m’a demandé un tableau pour son anniversaire. Et récemment, après les Rencontres de l’Excellence, elle m’a redit qu’elle allait aménager sa chambre pour acheter un grand tableau blanc ! Elle a fait plein de stages mais elle revient toujours à ça : devenir professeur à l’université.
Et Faysa ? Dans quelle classe sera-t-elle l’année prochaine ? A-t-elle déjà une idée de ce qu’elle veut faire plus tard ?
Elle a commencé l’Institut Louis Germain en 5ème. L’année prochaine, elle sera en 4ème. Elle dit qu’elle voudra faire son stage de 4ème dans un laboratoire de biologie. Et en même temps, elle aime beaucoup le français.
À votre avis qu’est-ce que l’Institut Louis Germain a changé dans la vie de vos enfants ?
Ils ont bien approfondi les programmes grâce aux campus. Ils ont pris de l’avance. Ils lisent plus de livres. Ils ont un bon niveau. Fayma m’a dit que tout ce qu’elle avait étudié lors des campus lui avait vraiment servi pour le Bac français, à l’écrit comme à l’oral.
Ils ont aussi changé. IIs ont grandi. Ils ont plus de maturité, plus d’autonomie.
Même pour participer aux campus, les grands s’organisaient entre eux, avec les autres élèves, en étant solidaires. Ils ont suivi tout le cursus sans abandonner. Ça aussi, ça leur donne confiance en eux. Ils ont aussi plus confiance dans les enseignants. Quand ils ne comprennent pas quelque chose, ils n’hésitent pas à le dire, à poser des questions pour s’améliorer.
Comment les avez-vous accompagnés pendant toutes ces années ?
Déjà, ce sont eux qui ont fait leurs choix. Je leur dis souvent : « Ce que vous faites, c’est pour vous. Si vous réussissez, c’est pour vous. » Avec leur père, on est là pour les épauler, pour les aider à prendre la bonne direction.
Quelles sont les valeurs que vous avez essayé de transmettre à vos enfants ?
Je leur répète que pour avancer, il faut savoir partager et communiquer. Il faut aimer la vie pour la vivre. On peut tomber, se relever, mais c’est en aimant la vie qu’on trouve la force pour surmonter les obstacles.
À la maison, on considère qu’un cadeau, ça se mérite. Si tu travailles bien, on t’achète un cadeau. Sinon, non. On a toujours essayé de leur faire comprendre qu’ils avaient le choix, que la chance, ça se mérite.
Et puis, il y a aussi le respect. On vit en société. Il faut respecter les autres, les différences. Il y a des lois. Il y a des limites.
Le passage de la 3ème à la 2nde est parfois compliqué pour les élèves. Est-ce que ça a été le cas pour vos enfants ?
Honnêtement, les deux grands n’ont pas eu de difficulté particulière. Ils sont combatifs, ils sont sérieux, ils ne se sont pas découragés.
Un seul mot pour décrire l’Institut Louis Germain ?
Solidarité. C’est une équipe : M. Puel, les enseignants, les enfants, qui a su avancer, ensemble, et franchir les obstacles.